La République du Congo, située en Afrique centrale, se distingue par son potentiel karstique exceptionnel, principalement concentré dans la région du bassin du Congo (Peyrot, 2011). Cette zone géographique est traversée par une étendue considérable de roches carbonatées, s'étirant du Gabon à l'Angola, en passant par la République Démocratique du Congo (RDC). Ces formations rocheuses appartiennent au groupe lithostratigraphique du Schisto-Calcaire et sont associées au bassin néoprotérozoïque du Niari-Nyanga, également connu sous le nom de bassin Ouest-Congo. Elles couvrent approximativement 10 % de la superficie totale du Congo, qui s'étend sur environ 342 000 km². Ces roches carbonatées, principalement de nature calcaro-dolomitique, ont été soumises à un processus de karstification, donnant naissance à des paysages et reliefs caractéristiques, notamment les kegelkarsts typiques des zones karstiques tropicales. Ce karst, qualifié de tectokarst, se distingue par ses vastes réseaux souterrains, fréquemment alignés le long des structures tectoniques régionales, en particulier les principaux systèmes de fracturation orientés NE-SW et NW-SE. Il joue un rôle essentiel en tant que réserve d eau essentielle pour la consommation humaine et l'agriculture, qui demeure l'activité prédominante des populations vivant au sein des paysages calcaires du bassin du Niari-Nyanga au Congo. Il est impératif d'acquérir une connaissance plus approfondie de ce karst. Dans cette optique, nous avons entrepris un inventaire basé sur des sources bibliographiques complété par des travaux de terrain. Il en ressort que depuis les années 1950, des expéditions spéléologiques ont permis de mettre au jour de nombreux réseaux souterrains. Ils ont offert un précieux terrain d'étude pour une variété de disciplines, notamment la géologie, l'archéologie et la biologie. Ainsi, 161 cavités karstiques ont été inventoriées. Ces réseaux souterrains sont principalement concentrés dans des régions telles que la Forêt de Bangou à Kindamba, la Région de Madingou, englobant les secteurs de Mouyondzi, Mfouati, Bouansa, la vallée de la Loudima et la région de Kibangou. Cependant, il est à noter que la répartition de ces grottes dépend à la fois des sources bibliographiques disponibles et de l'accessibilité de ces régions. De vastes zones géographiques demeurent largement inexplorées, laissant supposer l'existence d'autres régions fortement karstifiées et riches en cavités souterraines. À ce jour, la grotte au plus long développement répertoriée est la grotte de Nkila Ntari, dont le réseau s'étend sur près de 1 500 mètres (Spéléo-Club Albigeois, 1984). Au cours de nos travaux de terrain, nous avons découvert un réseau significatif, à savoir le réseau Mbelo, qui regroupe trois grottes distinctes (Mbelo 1, 2 et 3) totalisant 1 029 mètres de développement, s'étendant au c ur d'une colline conique. En prenant en considération l'ampleur de ce karst, les découvertes notables en géologie, biologie et archéologie réalisées dans les régions déjà étudiées, ainsi que les étendues encore inexplorées, il devient manifeste que le potentiel de ce karst est substantiel et bien plus vaste que ce qui a été jusqu'ici estimé.