Un «aléa » est un processus, phénomène ou activité humaine susceptible de provoquer des pertes en vies humaines, ou d'autres effets sur la santé, des dommages matériels, des perturbations sociales et économiques ou une dégradation de l'environnement (UNDRR). Certains de ces processus sont purement naturels (volcanisme, séisme). D autres sont influencés par la transformation du paysage lié aux activités humaines. Fréquemment, c es processus sont dus à différents facteurs qui interagissent. Par exemple, la déforestation, la construction des routes et l urbanisation vont modifier les caractéristiques de ruissellement et d infiltration de l eau. Ces activités anthropiques ont aussi le potentiel de modifier la topographie des lieux, ce qui a un impact sur les glissements de terrain, les crues éclairs et le ravinement, entraînant une augmentation de la fréquence et de l'intensité des aléas. Ces derniers sont particulièrement préoccupants lorsqu ils menacent des régions densément peuplées, où ils peuvent engendrer des risques et entraîner des conséquences humaines, économiques et environnementales. Lorsque les aléas qui menacent ces régions, caractérisées par une forte exposition souvent associée à une forte vulnérabilité, sont d origine géologique, on parle de « géorisques ». En Afrique, et particulièrement dans la région centrale (Angola, Burundi, Cameroun, République du Congo, Gabon, Guinée équatoriale, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Sao Tomé et Principe, et Tchad), les pays sont exposés à de nombreux géorisques et des dégâts subis chaque année par les personnes, les biens et l environnement. Ce sont par exemple les glissements de terrain, les tremblements de terre, les éruptions volcaniques et les émanations toxiques associées, mais aussi les problèmes engendrés par le ravinement des sols et des zones côtières. Certains géorisques peuvent être partiellement induits ou exacerbés par l'activité humaine, comme c est le cas pour l'érosion côtière due à la déforestation ou les effondrements causés par l'activité minière. Dans le futur, les géorisques auxquels devra faire face l Afrique centrale vont s accentuer en raison de la croissance rapide de la population, de l augmentation de l exposition et de la transformation continue (voire accélérée) des paysages dans cette région. De plus, bien que le manque de données ne permette pas d ores et déjà de tirer une conclusion sur le rôle des changements climatiques, il s emble évident que des perturbations associées auront lieu à moyen terme. Comme le souligne l IPCC, il y a très peu de connaissances sur les aléas en Afrique centrale et les premières études, notamment dans le rift, montrent que les défis sont importants, que ce soit dans la récolte de données de base, l étude des processus, la compréhension de la société, la sensibilisation et la gouvernance. En somme, l Afrique Centrale est sujette à une grande diversité de géorisques, d où la nécessité de sensibiliser le s décideurs et les populations sur les processus, les facteurs aggravants et les impacts potentiels. C est dans ce contexte que l UNESCO a envisagé la préparation et la diffusion d un Livret Guide sur les Géorisques en Afrique Centrale à destination des décideurs et du grand public et couvrant l Angola, le Burundi, le Cameroun, la République du Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale, la République centrafricaine, la République démocratique du Congo, Sao Tomé et Principe, et le Tchad. Ce livret répond à un b esoin d identification et de compréhension régionale des aléas, des vulnérabilités et des géorisques. Ce travail a pour objectif de nous inviter à une prise de conscience collective sur la prévention des géorisques majeurs aux niveaux sous régional, région al, national et local pour assurer la protection des populations et favoriser un développement durable des territoires. L UNESCO souhaite ainsi contribuer à guider et conseiller les 10 pays d Afrique centrale couverts par son bureau régional de Yaoundé, en leur fournissant des informations utiles, pratiques d aide à la décision et en leur offrant des opportunités de renforcement des capacités sur ces sujets. Ceci n est pas un projet de recherche, mais un soutien aux états membres, à la suite des présentations lors de la formation de PanAfGeo2 (Pan African Support to Geological Sciences and Technology Africa EU Partnership), où les chercheurs ont indiqué que les cartes et informations sur ce sujet manquaient. C est pour cela que l UNESCO s attache à collecter les données déjà existantes et à les synthétiser dans une brochure en guise de soutien aux états membres pour renforcer la sensibilisation, et ainsi contribuer à la réduction des géorisques en Afrique centrale.