Le Parc national des Virunga, en République démocratique du Congo, a, depuis sa création en 1925 fait l'objet d'une attention soutenue de la part des médias nationaux et internationaux. Et tandis qu'une grande partie du parc est aujourd'hui sous la menace d'exploitation pétrolière, de nombreuses institutions internationales, écologistes, hommes politiques, réalisateurs, journalistes et stars du showbiz ont fait de sa défense leur cheval de bataille. Davantage qu'une association d'écosystèmes extrêmement riches et variés, que le refuge d'espèces endémiques comme le gorille des montagnes et qu'un patrimoine inscrit au patrimoine de l'Unesco, ce parc est surtout au c ur du commerce illégal et international des ressources naturelles et le terrain de violences inouïes. Son futur a donc une implication, non seulement pour la région mais aussi pour le monde. Sa médiatisation est donc cruciale. Elle le fut aussi sous la colonie belge où, si le parc, à bien des égards, représentait aux yeux de l'administration coloniale, un obstacle à sa politique de mise en valeur des terres, son ouverture progressive au tourisme entraîna une propagande coloniale plus active pour faire découvrir aux coloniaux, aux métropolitains et au monde un patrimoine naturel dont elle voulait assumer la responsabilité.